Interview d’Agnès Jullian, Dirigeante, Technilum ” L’excellence française pour un éclairage responsable et souverain ! “

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L’excellence française pour un éclairage responsable et souverain !

Interview d’Agnès Jullian, Dirigeante, Technilum

Experte en matière d’enjeux urbains et à la tête de l’entreprise familiale depuis 1994, Agnès Jullian insuffle une dynamique de différenciation et de diversification afin de mieux répondre aux besoins du marché. Elle s’est par ailleurs toujours attachée à faire rayonner Béziers, sa région et, plus largement, l’industrie et ses interconnections avec la société. Elle apporte ainsi sa contribution au travers de divers engagements et mécénats. Reconnue par ses pairs, elle est actuellement Présidente de la commission Eclairage Extérieur du Syndicat de l’Eclairage et membre du Conseil National du Design. 

Pouvez-vous nous parler de Technilum et de son histoire ? Qu’est ce qui fait de Technilum une entreprise unique ?  

L’entreprise a été créée en 1971 par mon père. Son concept initial était de concevoir du mobilier urbain d’éclairage en aluminium, matériau durable et non corrodable, particulièrement adapté aux bords de mer. 

En effet nous avons débuté notre activité en travaillant principalement sur les stations du littoral souhaitées par l’Etat dans les années 70 pour promouvoir le tourisme dans le Languedoc-Roussillon. Plusieurs projets marquants ont été des pierres fondatrices pour nous comme le développement de la Grande Motte, dessinée par l’architecte Jean Balladur,  les abords du port de Marseille dont les arcades de Ferdinand Pouillon. Nos réalisations se sont étendues à d’autres sites importants comme le Palais des Festivals à Cannes, ou plus tard lentrée de la Ville de Montpellier… 

La Grande-Motte le « Tobler » à la Grande Motte : un luminaire modèle unique directement inspiré de l’architecture iconique de la ville, créé spécifiquement pour le marché de performance énergétique en 2022, conçu et fabriqué par Technilum. 

Aujourd’hui, bien que notre lien historique avec le littoral soit toujours présent, nos solutions d’éclairage sont implémentées dans tout le pays et à l’étranger, avec un taux d’exportation de 30%. Ce qui souligne notre capacité à évoluer et à nous adapter aux différents besoins des espaces publics à travers le monde. 

Technilum est reconnu pour son engagement à travailler en étroite collaboration avec les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre, en évitant de se limiter à la production de “poteaux et gamelles” – termes utilisés pour désigner des éclairages standard sans originalité. Notre approche nous a permis de diversifier notre offre et de développer des produits innovants, comme le mobilier d’éclairage plus connecté, qui allient fonctionnalité et esthétique ! 

Le travail de l’aluminium est l’un des éléments qui définit Technilum, pourquoi le choix de ce matériau ?  

L’aluminium présente plusieurs avantages significatifs pour l’éclairage public. Premièrement, sa durabilité est un atout majeur ; nos installations en aluminium restent en place et fonctionnelles pendant plusieurs décennies. Deuxièmement, l’aluminium est 100% recyclable à l’infini, ce qui évite l’appauvrissement des ressources en aluminium. En fait, plus l’aluminium est consommé, plus il est produit. De plus, l’aluminium ne génère aucun déchet, ce qui élimine les problèmes complexes de gestion des déchets.  Bien qu’il soit vrai que la production initiale d’aluminium soit énergivore, son processus de recyclage est très vertueux…. 

Nous utilisons 70% d’aluminium recyclé dans nos produits, ce qui nous permet d’obtenir un bilan carbone exemplaire. Enfin, l’aluminium est plus léger que l’acier, ce qui facilite son transport et son installation, et réduit la consommation d’énergie. Tous ces éléments contribuent à faire de l’aluminium un matériau de choix pour l’éclairage public. 

L’aluminium jouit de nombreux atouts, parmi lesquels une très bonne résistance mécanique. Cette prédisposition, renforcée par son excellente aptitude au formage, permet à Technilum de créer une large gamme de profilés 

Technilum est l’un des fleurons nationaux de l’éclairage Français avec un engagement Made in France très présent.  Quelle approche avez-vous adoptée pour faire face à la concurrence mondiale et et quelles innovations mettez-vous en œuvre pour vous différencier ? 

La force de Technilum réside dans sa capacité à constamment innover. Nous mettons en avant nos valeurs de création, d’innovation et de design dans tout ce que nous faisons. Notre principal avantage comparatif est la qualité irréprochable de nos produits, qu’il s’agisse de leur conception ou de leur finition. Nos mâts d’éclairage, par exemple, peuvent rester en place pendant plus de 50 ans ce qui témoigne de leur longévité et de leur durabilité exceptionnelle. 

  

Par ailleurs, nous avons adopté une approche de mutualisation des supports. Au lieu d’avoir un mât qui ne fait qu’éclairer, nous le dotons de multiples fonctionnalités. Cela peut aller de la connexion aux dispositifs intelligents à la fonction de chargeur de véhicule électrique. Cela nous permet de libérer notre approche de design et d’innover encore plus.

Par ailleurs, nos mobiliers peuvent aussi répondre à des projets très spécifiques, voire uniques. Un exemple marquant est le récent projet de requalification du front de mer de Calais, où nos mâts d’éclairage, des cactus et de grands flambeaux viennent ponctuer un espace public particulièrement convivial, avec des modules de travail extérieurs ou de jeux pour enfants inspirés du site. C’est un projet qui favorise la non-sédentarité et redonne ses lettres de noblesse à Calais

La hausse du coût de l’énergie a eu un impact important pour les collectivités qui ont parfois dû réagir dans l’urgence.

Quelle est votre perception de l’action des collectivités pendant cette période et quelles actions devraient-elles continuer à mener ?  

Récemment, on a beaucoup parlé des sujets d’extinction dans les collectivités, ce qui peut être une solution, mais  la solution la plus efficace c’est la rénovation. Beaucoup de lumières étaient énergivores et malheureusement, la plupart le sont encore, en raison du faible renouvellement du parc d’éclairage français. 

Il existe des dispositifs incitatifs tels que le fonds vert pour encourager une rénovation plus rapide. Je pense que c’est une aubaine pour les collectivités, et il est nécessaire que les collectivités s’y mettent, car c’est beaucoup plus impactant que le simple fait d’éteindre les lumières. 

La mutualisation des usages en pratique, sur l’esplanade de Valras dans l’Hérault les Lampadaires SHIRAZ K accessoirisés avec sonorisation, Wifi et vidéo-surveillance 

© Hugo Da Costa

Par exemple, la rénovation peut diminuer la consommation de 70 à  souvent de 90% d’énergie. Tandis qu’éteindre les lumières, même si on éteint de 23h au matin, laisse un bilan énergétique très élevé et une économie financière de moins de 50% . 

Prenons l’exemple de collectivités qui ont mis en place des Contrats de Performance Énergétique (CPE) ou qui ont fait des projets de requalification, comme la Ville de Pau. Ces collectivités ont réalisé jusqu’à 85% d’économie d’énergie, ce qui est colossal. Certes, il y a un investissement initial, mais il y a un retour sur investissement qui est très rapide. Et au-delà de cela, il y a aussi une transition écologique et énergétique qui est plus que prépondérante. Donc, je dirais que c’est une tendance doublement gagnante. 

Une rénovation ayant vocation à limiter les consommations énergétiques, est-ce vraiment suffisant pour vraiment construire une politique d’éclairage responsable ?  

Il est essentiel pour une collectivité de prioriser des achats responsables et de chercher à mutualiser autant que possible. Utiliser la rénovation pour qualifier ses espaces publics peut être une excellente approche. Par exemple, utiliser des aides du fonds vert pour investir dans des solutions d’éclairage durable peut être bénéfique à plusieurs niveaux. 

Cependant, il est important d’éviter l’achat de matériel exotique ou de qualité inférieure qui ne durera pas dans le temps ou qui aura pas une empreinte carbone déplorable. Par exemple, acheter des produits d’origine chinoise peut conduire à une réduction de la facture énergétique, mais ne limitera peut-être pas l’empreinte carbone de la collectivité et ne constitue en aucune manière un achat vertueux avec des finances publiques. 

De nombreuses collectivités importantes, comme les métropoles, s’engagent dans la rédaction de plans d’achat responsable. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour que toutes les collectivités se saisissent pleinement de l’importance des achats responsables. Il faut travailler à sensibiliser davantage et à encourager l’application de ces principes d’achat. En résumé, une politique d’achat responsable nécessite une prise de conscience et un engagement à faire des choix qui favorisent la durabilité et la qualité à long terme ! Ce sont ces sujets que nous allons porter sur Innopolis Expo 2023 !

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