Re:Use by BIM-Y La fusion du scan 3D et de l’IA pour accélérer l’économie circulaire dans les territoires !

Interview de Jean-Yves Marié, CEO, BIM-Y

BIM-Y est née en 2013 au Luxembourg, pouvez-vous nous en dire plus sur l’histoire et la démarche de votre entreprise ? 

Pourriez-vous nous en dire davantage sur l’histoire et la philosophie de votre entreprise, BIM-Y, fondée en 2013 au Luxembourg ? 

À l’origine, notre société, issue de Cypres International, était spécialisée dans la gestion de projets de construction, le paysagisme et l’urbanisme. Nous étions particulièrement impliqués dans l’expertise juridique, les malfaçons de bâtiments et les problèmes liés au service après-vente. 

Dans notre quête constante de documentation technique, nous avons constaté que l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les gestionnaires de bâtiments est la perte progressive des connaissances et des informations techniques de leurs bâtiments au fil des années.  

Cette déperdition entraîne des coûts considérables pour les exploitants et, en fin de compte, pour toutes les personnes et entreprises travaillant dans et avec les bâtiments. C’est pourquoi nous avons créé BIM-Y, qui permet de géo-référencer les informations de manière économique dans un environnement 3D 

Comment fonctionne concrètement le Scan d’un bâtiment avec BIM-Y ? 

Le processus de scan d’un bâtiment avec BIM-Y s’opère grâce à un scanner LiDAR dynamique NavVis porté sur les épaules qui permet de capturer l’ensemble des éléments présents, des briques à la climatisation, au fur et à mesure de son déplacement dans l’espace. Les données techniques de chaque objet, telles que la consommation d’une chaudière ou le modèle d’un luminaire, sont alors reliées à leurs données géographiques. 

L’efficacité de ce processus est renforcée par un algorithme développé en interne qui réalise l’inventaire automatique de toutes les composantes du bâtiment en un temps record. Par exemple, sur un bâtiment de 42 000 m² au Luxembourg, plus de 4 400 objets ont été inventoriés en moins de 2 heures, et jusqu’à 12 000 m² peuvent être scannés quotidiennement grâce à cette solution extrêmement rapide.  

En outre, notre utilisation de l’IA permet une amélioration constante des capacités de référencement de nos services pour offrir une solution toujours plus performante à nos clients et partenaires. 

 

L’un des outils que vous avez développé est Re:Use qui utilise cet outil dans une démarche d’économie circulaire. 

Dans le cadre d’un projet Européen “Digital Deconstruction” et du programme “Interreg Nord OUEST” réunissant une quinzaine de partenaires spécialistes de la déconstruction, notre entreprise s’est vue confier le rôle de spécialiste du scan 3D ainsi que de l’IA pour la reconnaissance des objets. 

Depuis trois ans, nous avons travaillé sur ce sujet afin de mieux comprendre les problématiques des gestionnaires, ce qui nous a conduit à lancer Re-Use le 14 février dernier, jour du dépassement du Luxembourg ! 

Le bâtiment du Luxembourg évoqué précédemment s’inscrit justement dans cette démarche, car les 4400 objets scannés ont été mis en vente pour l’ensemble des entreprises et particuliers qui pourraient en avoir besoin. Un accompagnement est ensuite proposé aux entreprises et collectivités pour la gestion de la facturation et de la logistique de la plateforme. 

Dans quelles perspectives futures avez-vous développé cet outil, sur quels cas d’usages peuvent se projeter les communes qui travailleront avec vous ? 

Dans un premier temps, notre objectif est de caractériser les gisements de matériaux actuels et futurs au sein de groupements de communes, permettant ainsi aux collectivités du territoire de s’auto-alimenter en réutilisant l’ensemble des ressources disponibles dans leurs bâtiments, tout en offrant également aux citoyens la possibilité d’en bénéficier. 

Par exemple, l’Institut National du Patrimoine Architectural du Luxembourg a récupéré toutes les pierres de façade d’un bâtiment vieux de 150 ans, lui permettant ainsi de rénover son patrimoine avec des pierres d’origine. Les cas d’usage sont multiples, car la connaissance de ses bâtiments permet d’identifier de nombreuses opportunités. 

Un autre cas d’usage concerne la performance énergétique, où il est possible de réutiliser de nombreux objets tels que des pompes à chaleur, permettant ainsi de réaliser des économies considérables grâce à notre capacité à connaître les consommations énergétiques des objets à travers un simple scan. Nous sommes en mesure de fournir de nombreuses recommandations de ce type, permettant ainsi à nos clients de réaliser des économies d’énergie significatives.  

De plus, cette connaissance permet également d’optimiser le temps et le nombre d’interventions grâce à notre capacité à proposer des visites virtuelles des bâtiments scannés, évitant ainsi les déplacements pour l’identification d’un objet ou la prise de mesures. 

Qui souhaitez-vous rencontrer sur Innopolis Expo ? 

Actuellement, il est rare que les collectivités soient capables de fournir des informations sur leurs bâtiments sans l’aide des entreprises de maintenance. Notre objectif est de rétablir la transparence et de redonner le pouvoir aux décideurs publics. 

Nous souhaitons déployer notre solution à grande échelle pour acquérir une connaissance approfondie des territoires et accompagner les collectivités dans leur autonomie, en travaillant avec elles sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments, de la construction à la réhabilitation en passant par l’exploitation. 

Nous serions ravis de collaborer avec des collectivités désireuses de prendre les devants sur ces enjeux et de réaliser des économies substantielles. Les acteurs industriels, promoteurs immobiliers et architectes figurent parmi nos partenaires potentiels les plus intéressants. 

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